Genre, sexualité, universalité : assignations traumatiques?

Résumé

Au Maroc, les normes de genre et de sexualité ont de sévères gardien/nes, potentiellement en la personne de tout/e citoyen/ne. Les situations sont diverses et connaissent des réactions plurielles en fonction des rapports de classe et de race traversant la société marocaine. La transgression des normes de genre se paie toutefois généralement d’une cruelle répression physique, sociale, juridique et médiatique.

Peut-on cependant ici parler de traumatisme ? Est-il légitime de dire, en tout temps et tout lieu, que le genre, ou la sexualité sont des assignations traumatiques ?Comment utiliser ici cette notion dans sa spécificité psychanalytique (et non psychiatrique ou médiatique) et quelles implications a cette utilisation à la fois dans la révélation des limites ethnocentrées que peut connaître une psychanalyse universaliste, mais aussi dans la définition de ce que l’auteur appelle « psychanalyse mineure » ?L’auteur se propose de faire rapidement l’archéologie et la généalogie de cette notion, pour voir ensuite comment, utilisée de manière particulière, elle perpétue des subalternisations.

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Comment le retour au travail est parfois un impossible

Résumé.

Cet article aborde les difficultés du retour au travail après un épuisement professionnel dans une perspective psychanalytique. Sont évoqués les effets cliniques psychiques, corporels de la perte de sens du travail. La notion de nostalgie et son histoire permettent un détour pour appréhender la question du retour et du retour au travail autrement.

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D’une possible psychiatrie de secteur actualisée

Résumé

Il y a 60 ans qu’ont été fondées la psychiatrie de secteur et la psychothérapie institutionnelle. La psychiatrie de secteur, qui s’appuie sur la proximité et la continuité, est pratiquée au 6ème secteur d’Abbeville par une présence et une disponibilité soignante permanente dans un dispositif centralisé, et par la stabilité des interlocuteurs proposés. Nous associons à ce dispositif une prise en charge par remédiation cognitive au niveau de groupes, pour permettre un travail des fonctions métacognitives, neurocognitives et de cognition sociale. Ces principes peuvent être pensés et pratiqués à l’aide des paradigmes de la psychothérapie institutionnelle et de l’abord psychanalytique des psychoses. Les principes du secteur, de la réhabilitation psychosociale et de la remédiation cognitive ne sont donc pas en contradiction les uns avec les autres mais peuvent au contraire s’articuler sans renier leurs paradigmes.

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L’aire de jeu des praxis instituantes

Résumé. L’institution, dans le sens du mouvement d’instituer, est rendue possible par la création d’aires de jeu multiples (en soi, dans le groupe, dans la société). Dans la clinique quotidienne, cela introduit une lutte contre la naturalisation des processus psychotiques et des phénomènes institutionnels. Ouvrir à la complexité des relations humaines et à la prise en compte des failles des institutions et des personnes, pour les mettre au travail, est l’enjeu des praxis instituantes.

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Fonction de l’institution en consultations

Résumé. Comment la pratique auprès des schizophrènes modifie-t-elle l’écoute des névrosés ou des autres en institution ? L’expérience d’une pratique de consultations en institution est  illustrée par le travail thérapeutique poursuivi avec une patiente. On pourrait avancer que la psychothérapie institutionnelle aujourd’hui est une psychothérapie du lien social.

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La psychothérapie institutionnelle aujourd’hui : un genre de politique ? (LE ou LA politique ?)

Résumé. L’ « ambiance » à laquelle tenait tant Jean OURY, n’y serait plus. On peut en effet s’interroger sur ce que produisent les discours scientifique et capitaliste sur les réalités institutionnelles des lieux de soin de la folie. Car à asséner des certitudes, que ce soit de « bonnes pratiques » comme de « bon sens » économique, n’en vient-on pas à empêcher la pensée et le débat, c’est-à-dire à réduire la politique à une pratique obsolète, si ce n’est vaine ? Dans notre association que la politique semble avoir nourrie depuis ses origines, nous voulons croire que la désaliénation si chère à Marx – pour impossible qu’elle soit (voir notamment Lacan) – ne doit pas moins rester l’horizon vers lequel nos pratiques s’orientent. Au plus près de la réalité clinique de notre quotidien de soignants en psychiatrie, avec ce que la psychose produit de risques parmi lesquels l’isolement, nous allons exposer une tentative récemment entreprise avec nos patients, tentative institutionnelle, thérapeutique et politique.

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Enseigner, transmettre la psychanalyse

 

Résumé. Il n’y a pas de formation universitaire pour devenir psychanalyste. Toutefois, cela n’empêche ni la psychanalyse d’être transmise par l’université, ni les psychanalystes d’avoir une culture universitaire. La psychanalyse se développe en effet à partir d’une approche pluridisciplinaire et d’une pratique qui doit être constamment réinventée afin d’atteindre au mieux la subjectivité de son temps. C’est dans ces conditions que la psychanalyse peut être enseignée et transmise, comme Freud et Lacan l’ont montré.

Transmission de la psychanalyse à la psychiatrie

Résumé. La psychanalyse a transmis à la psychiatrie une certaine idée de l’ « homme psychique » qui a été à la base de ses pratiques thérapeutiques même après la domination de la « psychiatrie biologique ». Ces dernières années, une nouvelle conception du « malade-citoyen » vient contester la conception psychanalytique du malade mental, en introduisant ses propres pratiques et valeurs, appuyées sur un mouvement de société plus large. Néanmoins, la notion de psychothérapie garde sa valeur attractive en tant que travail psychique partagé et pourrait permettre à la pensée psychanalytique de garder son influence en psychiatrie.

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Ce que les patients nous transmettent

Résumé. Notre propos sera une tentative de mise en perspective des éléments d’une logique de la transmission autant que la transmission elle-même,  logique comme position par rapport au savoir ou même plutôt  au non – savoir. À partir d’un premier point qui est la rencontre avec un patient, seront dépliées et articulées  la question de l’altérité, celle de la séparation instituante, la position par rapport à un point de non savoir. Le non savoir est à entendre là dans sa différence avec la connaissance trompeuse,  comme un savoir du côté du docte ignorance. Au travers des notes  cliniques seront abordées  l’acceptation d’être déplacé et transformé par le patient,  la capacité à s’ex- situer par rapport à l’institution mais également à sortir de la fascination produite par les dires de certains patients. Cette transmission parfois invisible de la part des patients vient interroger notre savoir-faire de psychanalyste mais également notre savoir- faire clinique  de praticien en institution et notre responsabilité.

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VARIA. Le concept de la nouvelle économie psychique de Charles Melman

 

Résumé. La nouvelle économie psychique est un concept dε Charles Melman, qui concerne la manière selon laquelle cet auteur se prend, et ceci déjà depuis un certain temps,  pour expliquer les changements sociaux qu’il constate durant ces dernières décennies et leur conséquences, entre autres,  sur la clinique psychanalytique. L’article fait référence aussi à l’apport d’autres auteurs autour de la même question, surtout, celui du psychanalyste Belge, Jean-Pierre Lebrun, membre de l’Association Lacanienne Internationale –  de l’Ecole que Charles Melman a fondée. L’argument principal de Melman est que, de nos jours, le lien social – du moins dans le monde occidental, est régit par un impératif néolibéral de jouissance sans limites, de telle façon que la castration symbolique ne fonctionne plus. Le déclin progressif du patriarcat depuis déjà le XIXème siècle,  que Lacan et d’autres penseurs avaient  constaté, tend à donner de la marge à une société matriarcale et une économie psychique que Lebrun, de son côté, a nommé «économie de l’arrière pays», faisant référence à des structures sociales de l’antiquité – avant l’ère du patriarcat.

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Sur une hypothèse psychanalytique d’intrication de facteurs génétiques, épigénetiques et acquises dans la transmission de la schizophrénie

Résumé. Selon la théorie lacanienne chez les psychotiques le symbolique est en carence car cette opération de renvoi, propre à  la catégorie du signifiant, est défectueuse du fatigue le désir de la mère est resté  pour l’enfant sans médiation par la fonction du père en tant que tiers de la relation mère-enfant. Dans la schizophrénie (et certaines psychoses délirantes en général) dans des conditions spécifiques, la fonction du signifiant tombe en panne et le monde du schizophrène devient ainsi un monde où plusieurs événements sont énigmatiques et lui font signe. Le schizophrène essaie de pallier à ces signes qui l’envahissent, entre autres, par une humeur délirante  et  par l’apathie. Ces deux versions d’attitude correspondent à des processus stéréotypés (et humoraux) par lesquels le schizophrène essaie d’éviter l’angoisse que l’énigme du désir de l’Autre lui pose, et – en même temps – à des processus psychosomatiques de l’organe cerveau. Nous évoquons quelques mécanismes neurobiologiques qui pourraient être en rapport avec ces processus psychosomatiques.

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