Cet article a fait l’objet d’une première publication dans la revue Interrogations? en 2015, dans le numéro 21.
Nous le publions ici dans son intégralité avec l’autorisation des auteurs et de la revue que nous remercions cordialement.
Les deux auteur-e-s sont classé-e-s par ordre alphabétique, leur contribution à l’article est équivalente.
Résumé
Les recherches contemporaines sur l’homosexualité ont connu un essor et une diversification au cours des trente dernières années en France. Pourtant, les enjeux des trajectoires et des identités gaies et lesbiennes restent majoritairement étudiés isolément. S’appuyant sur deux corpus d’entretiens biographiques recueillis entre 2005 et 2012 auprès d’hommes et de femmes homosexuels âgé-e-s de 17 à 35 ans, cet article propose une analyse de la construction des subjectivités minoritaires. Il s’agit d’envisager comment la contrainte à la norme hétérosexuelle continue à produire des modes d’identification différenciés, en analysant l’articulation des rapports sociaux de classe et de genre. L’article se concentre particulièrement sur les premières années de la découverte de l’homosexualité, les implications en terme de définition de soi, et la manière dont ces hommes et ces femmes font le choix (ou pas) de dévoiler leur orientation sexuelle à leur entourage familial.