Résumé.
La traduction de Trauerarbeit par « travail de deuil », passée aujourd’hui tant dans le discours et la communauté psychanalytiques que dans l’usage commun, a soulevé peu d’interrogations. Pourtant le terme de travail associé au terme deuil a des effets sur la clinique même : quel résultat peut-on attendre d’une expérience dont Freud lui-même disait qu’elle relevait de l’inconsolable ? Une historicisation de « l’ensauvagement de la mort », selon l’expression de Philippe Ariès peut être utile pour comprendre comment le deuil est devenu une « entreprise intime », une affaire de soi à soi.